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Patrimoine mondial pour Agadir Pourquoi pas ?

Posté : 03 juin 2018, 17:49
par Marie-France Dartois
Les journées du Patrimoine d’Agadir : pourquoi pas l’inscription d’Agadir au patrimoine mondial de l’Unesco ?

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Lahsen ne nous a pas parlé des Journées du Patrimoine qui se sont déroulées il y a peu, les 27 et 28 avril 2018 à Agadir en présence de Monsieur le Wali et d’autres personnes que je ne connais pas. L’organisation de ces journées avait été confiée à MAMMA (Mémoire des Architectes Modernes Marocains, organisation patrimoniale créée en 2016, clin d’oeil au GAMMA des années 60-70) entouré de jeunes guides filles et garçons très dynamiques passionnés d’architecture. Il y eut des conférences et des expositions et des parcours destinés à mettre en valeur l’œuvre des architectes de la reconstruction ; les élèves d’Agadir et en particulier ceux du collège Souss Al Alima participèrent et créèrent avec leurs professeurs de panneaux dans la ville pour attirer l’attention sur des bâtiments remarquables comme la tour et caserne des pompiers, la merveilleuse Poste centrale et les villas Jardins qui valurent à Zevaco le prix Aga Khan en 1980.
Si Lahcen fut très honoré, sollicité pour présenter son travail de mémoire au cours d’une des conférences ; il anima deux parcours montrant les bâtiments anciens ayant résisté au séisme et la Kasbah et son village détruit.
Au cours d’une des conférences un des intervenants, archéologue et expert en ce qui concerne l’Unesco, s’est demandé pour quelles raisons Agadir n’était pas encore inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Mon étonnement fut grand mais à la réflexion, j’ai pensé qu’Agadir devrait faire cette demande pour plusieurs raisons :
On a découvert depuis peu qu’Agadir était un site à dinosaures tridactyles et reptiles volants (voir le dossier Anza et le rapport du Pr Moussa Masrour). Le site a besoin d’être reconnu, protégé et mis en valeur ;
Agadir a une histoire extraordinaire à découvrir et approfondir avec la Kasbah magnifique, à restaurer convenablement et à entretenir ;
Agadir, après le séisme, fut reconstruite en un temps record grâce au HCRA, à des architectes du groupe GAMMA (Groupe des Architectes Modernes Marocains) figures relais d’Écochard et de l’ATBAT-Afrique dans la réalisation d’un habitat social marocanisé en prenant en compte l’environnement ; cette nouvelle génération d’architectes d’après-guerre, reconnue internationalement, avait déjà commencé la construction des beaux immeubles et d’établissements scolaires à Agadir avant le séisme (Zévaco : le Groupe scolaire de Talborjt en 1955 et les architectes du Lycée Youssef ben Tachfine, etc). Leurs œuvres ont besoin d’être reconnues, entretenues pour ne pas se perdre dans un nouveau séisme celui de l’ignorance et de l’oubli.
Une reconnaissance par l’Unesco permettrait une prise de conscience durable et le projet de maquette de Si Lahsen pourrait s’inscrire dans cette démarche.
Marie France Dartois