Prétendant répondre à un appel à l'aide d'entreprises allemandes de la vallée du Souss (il n'y avait alors que 4 ressortissants Allemands dans le Souss), l'Allemagne, le 1er juillet 1911, décide, pour protéger ses intérêts, d'envoyer une canonnière, la "SMS Panther", dans la baie d'Agadir, dont le port était, depuis un siècle et demie, fermé aux étrangers.
L'Allemagne, qui voulait mettre un coup d'arrêt à l'expansion de la France au Maroc et affaiblir "l'Entente cordiale" entre la France et la Grande- Bretagne, est surprise par les vives réactions que provoquent son coup de force. Le Royaume-Uni se déclare immédiatement en faveur de Paris et menace Berlin. Le gouvernement français, soutenu par son opinion, manifeste une très grande fermeté et n'exclut pas une réponse militaire. La France et l'Allemagne sont au bord du conflit.
Le gouvernement Caillaux, conscient du très grave danger qu'une guerre représenterait, préfère négocier. Ces négociations sont conduites, côté Français, par le président du conseil Joseph Caillaux, l'ambassadeur français à Berlin Jules Cambon et le ministre des colonies Albert Lebrun et, côté Allemands, par le baron von Lancken, conseiller à l'ambassade d'Allemagne à Paris. Aux termes d'âpres tractations, l'Allemagne renonce à être présente au Maroc en échange de territoires en Afrique équatoriale (au Cameroun et au Congo). Un traité franco-allemand est signé le 4 novembre 1911, laissant les mains libres à la France au Maroc. C'est alors seulement que la canonnière Panther quitte la baie d'Agadir.

Le Panther dans la baie d'Agadir

Les sentinelles à la Kasbah