DISTRACTIONS SPORTIVES AVANT LE TREMBLEMENT
Posté : 04 nov. 2006, 17:27
Voici une belle affiche de ces courses organisées à Agadir, image de Régine Terrier.
Agadir avait occupé une place importante dans les distractions sportives dans les années 50 et jusqu’au tremblement de terre de 1960.
Agadir avait connu avec fierté des manifestations sportives telles les courses automobiles Formule 1 et Formule 2, la boxe, la moto, le cyclisme, le karting, le cyclo-cross, l’athlétisme militaire et civil, le foot, le rugby, le ski nautique, la natation en piscine, le water-polo, le basket, le tennis, le tire aux pigeons, et aussi la danse classique qui fait partie intégrante du sport et tant d’autres disciplines.
A chaque occasion, Agadir aux 300 jours de soleil, devenait un centre d’animation très attendu par la population. Cette population composée de gadiris autochtones, de français, espagnols, portugais, juifs, serrait les coudes dans un élan fraternel sans aucune arrière pensée pour la réussite de la manifestation.
Agadir affichait complet lors de certaines occasions.
Je voudrai parler cette fois-ci de cette attraction fascinante et que nous n’avons plus revue malheureusement après, il s’agit de la course automobiles.
Le circuit était magnifique, bien aménagé, et avec des centaines de bottes de paille, comme garde –fous sécuritaires. Ce circuit comprenait du plat au grand boulevard entre le pont Tildi et le port et c’est là aussi qu’on dressait la majestueuse tribune. Derrière l’hôtel Mauritania, à la rue de la Somme, c’est la côte qui passait par Talborjt avec un double virages, puis par l’État Major avec une descente accentuée en face des travaux publics, avec un virage à épingle à hauteur du pont Tildi, très dangereux . Ce circuit existe encore en ce moment,il ne manquait que ces bolides de course qui sont remplacés par les auto-écoles sur le plateau de Talborjt.
Les vrombissements des moteurs de ces bolides déchirent le ciel bleu azur de tous les environs, à tel point que tous les blédards de Taghazout, Idda Ou Tanant, Inezgane, voire Ouled Teima déferlaient sur la ville pour voir de prés ces engins bien colorés et frappés de grands chiffres pour les reconnaître. La fascination dirait un bon sportif gadiri est sans limite.
Oui, c’est vrai c’est surtout le cosmopolitisme régnant, qui faisait plaisir à tous les gadiris. Nous les jeunes d’antan, on était excité au maximum et nos cœurs vibraient pour « les enfants d’Agadir » qui nous représentaient dignement et sportivement. On fait tout pour se rapprocher d’eux et pour admirer leurs combinaisons, leurs casques et lunettes et surtout leur imposante carrure.
Hommage aujourd’hui à Mrs Guelfi, Ostyne, Lacaze, Lolmède, Larivière, Sambrana et autres. Ils sont tous, les téméraires enfants « du pays » disant d’Agadir.
Ces très bons pilotes très connus dans les conserveries industrielles, donc hors de besoins matériels, couraient pour notre plaisir, prenaient des risques pour nous fasciner et marquer nos cerveaux à jamais. Nous avons profité de voir ici à Agadir des pilotes racés, des représentants des écuries renommées : Fangio, Farina, Ferrari, on a vu des Jaguars, des Gordinis et tant d’autres ! Nos prières et notre admiration évidemment ne vont qu’à nos pilotes qui font partis de nous, car ils nous côtoient avec une simplicité exemplaire dans le quotidien ! Une anecdote, disait dans notre école que Guelfi a pulvérisé le record Agadir –Casablanca en 2 h soit un trajet de 500 km !
Juste après cette course, c’est la saison des jeux, qui commence pour nous les jeunes qui miment avec les carroussates faites en planches et 4 roulements pour imiter les Guelfi, les Lacaze, Ostyne etc.. On organisait des courses avec les petits français, à la descente de la rue Hilala pour aboutir au pied de l’ancien Bousbir de Talborjt. Les meilleures carrosses à roulements venaient parait-il de chez Mr Padiou, un menuisier industriel qui donnait la matière première gracieusement aux petits français. Devant la rareté des roulements et la mauvaise confection, on a presque toujours perdu les « épreuves » car les coins forgés pour caler les roulements sont inabordables. Nombreux sont les enfants qui ont pris le surnom Guelfi, Ostyne, Lacaze et aujourd’hui, ces surnoms leur collent encore à la peau avec fierté et nostalgie, disent-ils. Qui se souvient ??? À suivre. Lahsen Roussafi