Il faut rappeler avant tout le contexte de mon histoire:
période: 57 à 62
Agadir était l'unique ville du Souss, quand Inezgane, Tiznit, Tafraoute etc. n'étaient que des villages.
Biougra: C'est un village constitué sur un souk hebdomadaire, il se trouve à une vingtaine de Km sur la route Agadir- Ait Baha. Biougra avait la particularité d'être en plein milieu de la plaine du Souss (je dis bien la plaine) ce qui fait de ce village un point dominant, il y avait un puissant Caïd, l'équivalent d'un Empereur qui régnait sur tous les autres Caïd du Souss.
En 1957:
C'était la première promotion des diplômés CEP de toute la plaine du Souss, évidemment 4 à 5 élèves de chaque village.
Une trentaine de personnes donc en tout, qui ont tous été dirigés sur BIOUGRA pour la scolarité en cycle suivant (le cours complémentaire) qui a donné les premiers noyaux d’enseignants ruraux du Souss.
Mais avant cette promotion, je voudrais d'abord invoquer les premiers enseignants de notre région et dont un ou deux au maximum ont fait des études à Agadir, et pouvaient éventuellement s'ils sont informés (par l'intermédiaire de membres ou visiteurs) rejoindre notre forum et nous renseigner sur cette période qui précède de 2 ou 3 ans, celle de Mr lahcen et moi même.
L'un des tous premiers enseignants de la région d'Agadir et qui a fait ses études à Agadir même (ou Inezgane) et là , je mentionne tout de même que je n'exclus pas qu'il a croisé ou connu Mr lahcen et autres membres, je veux parler de:
Houcine Alayoud
Mr hadj Houcine Alayoud est maintenant retraité, et habite Inezgane, il est le père de Khalid Alayoud professeur et militant pour le développement rural et du professeur Rachid Alayoud.
Mr hadj Houcine, devait nous précéder en étude de 3 ou 4 ans.
Je souhaite bien que quelqu'un l'informe de l'existence de ce Forum.
D'autres enseignants d'Agadir, mais qui ont fait leurs études en cette même période que moi et lahcen, je cite, un ex- directeur de l'école Almassira actuellement retraité et habite Ait Maimoun sidi Bibi, son nom Baha Abdallah Mr Baha Amara aussi enseignant retraité, Boughrar également et autres que je ne n'arrive pas à remémorer.
Et enfin il y avait aussi Si Salem, après plusieurs années dans l'enseignement, il a émigré vers la France pour ne jamais plus revenir.
Donc tous les jeunes de la plaine du Souss qui ont réussi le CEP en 57 se sont retrouvés à BIOUGRA et avaient intégré une école pour les CC.
Et là comme il n' y avait pas dans le temps ni route, ni de moyen de transport, ni téléphone, et bien ces 30 élèves ont pris la kasbah du Caïd Iraa, flambant neuve et était vide, tout y est sauf l'ameublement. Il y avait des jardins de fleurs en tous genres, du marbre, du carrelage, bref un rêve. On avait occupé une douzaine de chambres.
Ce "château" a servi de résidence pour plusieurs générations de ruraux (élèves en CC) puis, lorsque après les années 60 les collèges et lycées commencent à faire leur apparition dans la région, il a été transformé en école primaire pour 2 ans ... puis laissé à l'abandon.
Voilà plus de 45 ans.j'ai passé quelques 2 ou 3 mois avec ces élèves de la maison du Caïd Irâa en 57 avant de rejoindre Agadir.
L'année dernière, et après presque 50 ans, je suis retourné spécialement pour revoir cette maison du Caïd...
Je l'ai trouvé avec difficulté. Les gens ne se rappellent plus de ce lieu et cela m'a irrité !
J'ai donc repris le chemin d'antan et j'ai pu la localiser après quelques heures de recherches.
Le village à côté a certes connu des améliorations en infrastructures, route, assainissement, magasins etc.
Seule cette ancienne maison historique du Caïd Irâa et ses environs sont ignorés. Le lieu semble aujourd'hui hanté par ces fantômes qu'on nous racontaient dans l'histoire des châteaux.
Voici quelques photos que j'ai prises moi- même:
C'était un château, actuellement en ruine et malgré cela sur place on pourrait sentir la noblesse et le prestige qu'il imposait à l'époque.
Elle était immense cette "maison "du Caid Irâa.
Quelle architecture dans le temps !!!
La porte ou ce qui restait de l'étable des chevaux qui servaient pour la Harka.
Rappelez- vous .. j'avais dit que le Caid Irâa était l'équivalent d'un Empereur du Souss.
Pourquoi ne pas reprendre ce vestige pour réhabiliter notre patrimoine culturel ?
A une dizaine de mètres de la maison du Caid, celle qui nous servait de résidence à titre de bienfaisance.
je disais à quelques mètres à gauche de cette maison, il y avait la prison où le Caid mettait ceux qui ne répondaient pas à ses exigences.
Il était le policier, le juge et le tortionnaire.
Cette prison est le seul endroit où nous n'avions jamais pu mettre les pieds, tellement qu'on avait peur ..
Ce lieu rénover, pourrait devenir un détour touristique pour notre région Souss-Massa- Drâa.
Le ministère culturel devrait s'intéresser à ce site avant qu'il disparaisse totalement.