Voici une image de 1935-6 annotée. C’était le temps où les pionniers avaient construit Agadir au bord de mer entre le petit port de 1916 inauguré par le Maréchal Lyautey et dit à tord le port portugais .La construction était des baraquements genre américain où on retrouvait une popote, un cinéma Eden, des garages Citroën, Renault, un coiffeur, une pharmacie, un souk, un marché, resto-Bar, cars de transport dit Barutel.
Précisément on a la rue de la Somme 1 qui monte à Talborjt pour rejoindre le boulevard Verdun et la rue de Taroudant.
Les baraquements en 2 qui prenaient pieds sur la Route N25 impériale. Le N° 3 nous indique la vénérée Lalla Sfya bent Moulay Brahim. C’était une combattante fille d’un vénéré à Ida Ou Tanant. Elle était venue combattre les portugais et avait succombée en martyre un jour sous les remparts de Santa Cruz à Founti. Le chiffre 4 c’est le premier immeuble de M. Mourceau en dur sur le boulevard Bourguignon. La flèche part de l’établissement CORAMAR spécialisé sur les équipements de la pêche. Sur ce lieu avait travaillé le père de nos amis Gaucher Pierre administrateur 7 et Gaucher Philippe adm 9 du site Agadir1960.
Le 5 indique le fameux dancing et Brasserie Atlas connu et fréquenté par nos amis encore en vie tel Lemmy que vous connaissez sur les reportages de l’aviation.
Le 6 montre le premier marché d’Agadir et son abattoir .Le 7 était la première maison de tolérance qui avait servi pour les soldats des camps Alibert et Haida. Le 8 enfin était la rue de Talborjt qui monte vers la rue Marrakchi où avait habité la famille Fatima LeMaire avec notre amie du site Louise Garnier que nous saluons.
Une vue du même emplacement en 1956. L’immeuble de 7 étages était là et appelé Consulaire et aussi de la chambre de commerce. Le changement était signifiant entre 1935 et 1956. L’immeuble la SATAS avec son hôtel Mauritania domine la baie. Le jardin de la Somme était un lieu de relaxe avec ses bancs en mosaïque rose. L’hôtel Gautier, Saada, la Réserve sur la plage donnaient un cachet de « Miami « pour cette ville.
Le séisme du 29 février 1960 déséquilibre la vitesse de croisière entamée.
Que reste t-il ?
Des arbres du magnifique jardin de la rue de la Somme !
Talborjt était à genoux emportant avec elle des milliers de personnes de toutes races et nationalités confondues. Aujourd’hui, même ces arbres ont disparu.
L’immeuble Mourceau tient toujours à l’angle de la voie ex-rue Talborjt qui vous conduit à la malheureuse forteresse abandonnée à son sort. L’immeuble la Satas a été décapité de son hôtel dont la Pergola vous donnait une vue panoramique sur la kasbah Oflla, les ports et la plus ancienne cité Founti des pêcheurs.
Aujourd’hui une petite rocade sort sous le pont du port, passe par l’ex-emplacement de 7 étages pour vous conduire vers Taghazoute, une belle plage qui vous fait oublier le mal vécu …toute à l’heure.
Lahsen Roussafi
