Mme GABRIELLE COËFFIC L’INSTITUTRICE A L’ÉCOLE DE TALBORJT

Vos souvenirs et anecdotes sur la vie à Agadir avant le tremblement de terre.

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Raspoutine
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Mme GABRIELLE COËFFIC L’INSTITUTRICE A L’ÉCOLE DE TALBORJT

Message par Raspoutine »

Madame Coëffic était une institutrice à l’école musulmane de Talborjt dans les années 50. J’avais fait le CM2 avec elle. Elle nous faisait le français, l’éducation civique, physique et science naturelle. C’est beaucoup aujourd’hui pour une institutrice et même pour un professeur !!!
Madame Coëffic était une femme élégante, toujours coquette. Elle tient à sa ligne, meilleure que ces plus beaux mannequins actuels pas quand même les anoxémies. Nous, ses élèves, on la surnommait la gazelle …dans le sens donné par les autochtones soit El ghzala mais nous les berbères on dit Tazounkt.
A la récréation en faisant les va et vient avec d’autres enseignants, sa préoccupation était tout le temps d’affûter ses longues ongles redoutables .Elle employait 2 genres de correction .Pour une faute grave, c’était la règle sur les petits et chétifs doigts des deux mains. Le tarif était affiché et connu d’avance. Par exemple : un coup pour un accent aigu ou grave, 2 coups pour un accent circonflexe. 3 coups pour un adjectif mal accordé et 5 pour la conjugaison.
Elle employait ses ongles jusqu’à vous percer le maigre tissu auditif quand au cours de la lecture Ali et Fatima, les liaisons, les arrêts, la phonique ne sont pas appliqués.
Nous n’avons pas de livre personnel à la maison .Les manuels étaient gratuits et restaient en classe .On fait tout pour recopier le texte prochain, afin de le réviser entre copains avant pour éviter ce que nous appelions dans le temps le châtiment .
Mme Coëffic était une méticuleuse, elle voulait tout parfait. Avant de commencer une dictée , elle la lisait deux fois avec un style qui vous pousse à penser au mot à 2 R ou à 2 M, à la liaison .Les arrêts pour une virgule, ou pour le point sont clairs et temporisés.
Je me rappelais qu’elle nous avait fait la démonstration de la dilatation du fer par la chaleur.
Elle avait emmené son fils Michel, tout petit, monté sur un tabouret de circonstance et c’était lui qui avait fait rougir le fil tendu au tableau. Cet ami Michel ne se rappelait plus de ça, mais moi je l’ai toujours en photo dans ma mémoire.
J’avais toujours envie de rendre hommage à cette femme, comme Mme Faccio la violoniste, comme le directeur Mr Simon, mais j’avais manqué de photos à elle. Une fois en liaison grâce au site 1960, avec ses fils, Michel et Joël, j’ai pu en avoir quelques unes de ses images. Mais je regrettais amèrement que nous n’ayons pas trouvé des photos de classe, dont on rêvait.

Hommage à madame Gabrielle Coëffic qui avait su nous faire apprendre le français et ses règles partant de notre seule langue berbère.
Ses corrections corporelles venant d’une gazelle sont un stimulant, une prise de conscience pour l’utilisation plus au moins parfaite et honorable de cet outil de travail qui aujourd’hui, apprécions-nous, à sa juste valeur.
Parmi ses élèves d’antan encore en vie, Mme Coëffic est toujours vivante et on ne garda d’elle que le très bon côté positif.
Lahsen Roussafi

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Mme Coëffic aux chalets de la Ville Nouvelle en 1947

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Mme Gabrielle Coëffic saluant des personnalités dont on ne dispose pas de noms et dans quelle circonstance.

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La seule photo dont je dispose avec ses élèves du lycée YBT en 1968

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Joël l'un de ses fils en compagnie de sa petite famille , nous rendent visite . On a beaucoup parlé de sa maman ...Mme Gabrielle Coëffic.

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