Hommage à un pionnier gadiri Edouard Pierre PRADEL
Posté : 26 mars 2011, 17:25
Il était né en 1891 et rentrait au Maroc en 1917. Il avait donc participé à la première guerre mondiale où il fût blesser et prisonnier. Il avait su tromper la vigilance de ses gardes et repartait à l’aventure. Il regagnait le Maroc, Mogador d’abord et Marrakech après et vint s’installer une fois pour toute chez nous à Agadir.
Il avait des enfants, sur cette image : René, Yvonne, Simone, Mado, Jackotte, Paulette.
Il était un symbole durable d’une bonne amitié pour les marocains, et pour cette ville qu’il avait choisi pour y vivre…Et pour y mourir et se reposer à Yachech le dimanche 24 octobre 1954.
Il est là à droite en face de Mme Barutel, Dr Gautier 3, Mr Taillandier 4 et autres.
Nos parents, nos amis âgés disaient d’Edouard Pradel, qu’il savait pourquoi il était venu ici. Ce n’était pas pour se faire de l’argent, ce n’était pas pour se faire un Nom.
Sa vie était dévouée à l’humanisme. Il savait qu’il représentait un pays …La France.
Cet homme faisait plus qu’un devoir dans une sérénité sans égale.
Durant des décennies, il avait travaillé avec abnégation pour nous, marocains…Pour nous Gadiris autochtones. Il ne comptait pas son temps, les chemins ardus, risqués ne le faisaient pas reculer. Il était attentif et mesurait le sens de la vie dont chacun avait un droit sur cette terre.
Les marocains pas seulement avaient assisté à ses funérailles, mais avaient tenu à le porter à sa dernière demeure…Signe de reconnaissance.
Il avait travaillé avec le Dr Gautier et Dr Sallard pour éradiquer le typhus, la variole et la peste qui sévissaient dans le Souss. Il avait engagé sa vie pour sauver la vie à des milliers de marocains des environs d’Agadir, durant le fléau des épidémies récurrentes. Il était tout le temps menacé par ces maladies et qui avaient fini d’emporter le courageux et dévoué le Dr Châtinières à Taroudant, un ami à lui et qui combattait aussi ces épidémies.
Le père de mon épouse aujourd’hui décédé, me le décrivait quand, ce généreux homme se rendait dans les environs d’Aourir, Taghazout pour porter secours aux "Indigènes" si j’ose dire cela. Il utilisait une moto-bécane chargée de médicaments, de vaccins.
Les gens du bled par amitié réciproque et franche lui imposaient de ne partir qu’avec quelques poulets et œufs, car c’est une manifestation de gratitude.
Mr Pradel, en revenant sur Agadir, remettait ces dons aux nécessiteux dont il avait une liste et savait où les retrouver.
Mr Edouard Pradel était connu par les autochtones par le Toubib. Ses références se mesuraient sur le tas. Par amour, les autochtones l’appelaient Mr Adel (raisins en Tachelhit) car ils l’aimaient par sa bonté, ses mots "sucrés" et sa bienveillance à autrui.
Quand, il était mort, nous avons dit que nous avons perdu l’un de nos meilleurs enfants.
Les journaux avaient écrit sur lui.
Cet homme soignait à la kasbah …Agadir Ofella …Agadir Ighir.
Il avait habité cette forteresse légendaire. Ses enfants escaladaient et faisaient les va et vient à pieds pour regagner l’école.
Ils accompagnaient les fils d’autochtones qui fréquentaient l’école musulmane de Talborjt en empruntant les diverses pistes sinueuses dites pistes des chèvres. C’était un temps d’insouciance et de camaraderie fine comme l’odeur des sénécios qui peuplaient la colline de la kasbah.
Voici la première infirmerie de la kasbah.
On a retrouvé Mr Edouard Pradel exerçant dans la pharmacie Lanssade au boulevard Diégo- Brosset au dessus du souk de Talborjt. Il nous "choyait" de buvards pour sécher l’encre violette que nos plumes Sergent Major faisaient étaler des fois sur nos cahiers. Des cahiers de Jeanne D’Arc sur son cheval portant un étendard au vent.
Dans mon village Yachech, il se repose là, entouré de ces couleurs, de ces montagnes et de ces palmiers dattiers de Tildi.
Pour l’histoire de cette ville d’Agadir, je tiens à lui rendre cet hommage bien mérité.
Nous tenons aujourd’hui pour l’histoire lui dire tout simplement, merci Mr Edouard Pierre Pradel de tout ce que vous avez fait pour Nous.
Vous aviez œuvré dans cette région et nous reconnaissons en vous, l’un des pionniers le plus pur et le plus dévoué.
Lahsen Roussafi
Il avait des enfants, sur cette image : René, Yvonne, Simone, Mado, Jackotte, Paulette.
Il était un symbole durable d’une bonne amitié pour les marocains, et pour cette ville qu’il avait choisi pour y vivre…Et pour y mourir et se reposer à Yachech le dimanche 24 octobre 1954.
Il est là à droite en face de Mme Barutel, Dr Gautier 3, Mr Taillandier 4 et autres.
Nos parents, nos amis âgés disaient d’Edouard Pradel, qu’il savait pourquoi il était venu ici. Ce n’était pas pour se faire de l’argent, ce n’était pas pour se faire un Nom.
Sa vie était dévouée à l’humanisme. Il savait qu’il représentait un pays …La France.
Cet homme faisait plus qu’un devoir dans une sérénité sans égale.
Durant des décennies, il avait travaillé avec abnégation pour nous, marocains…Pour nous Gadiris autochtones. Il ne comptait pas son temps, les chemins ardus, risqués ne le faisaient pas reculer. Il était attentif et mesurait le sens de la vie dont chacun avait un droit sur cette terre.
Les marocains pas seulement avaient assisté à ses funérailles, mais avaient tenu à le porter à sa dernière demeure…Signe de reconnaissance.
Il avait travaillé avec le Dr Gautier et Dr Sallard pour éradiquer le typhus, la variole et la peste qui sévissaient dans le Souss. Il avait engagé sa vie pour sauver la vie à des milliers de marocains des environs d’Agadir, durant le fléau des épidémies récurrentes. Il était tout le temps menacé par ces maladies et qui avaient fini d’emporter le courageux et dévoué le Dr Châtinières à Taroudant, un ami à lui et qui combattait aussi ces épidémies.
Le père de mon épouse aujourd’hui décédé, me le décrivait quand, ce généreux homme se rendait dans les environs d’Aourir, Taghazout pour porter secours aux "Indigènes" si j’ose dire cela. Il utilisait une moto-bécane chargée de médicaments, de vaccins.
Les gens du bled par amitié réciproque et franche lui imposaient de ne partir qu’avec quelques poulets et œufs, car c’est une manifestation de gratitude.
Mr Pradel, en revenant sur Agadir, remettait ces dons aux nécessiteux dont il avait une liste et savait où les retrouver.
Mr Edouard Pradel était connu par les autochtones par le Toubib. Ses références se mesuraient sur le tas. Par amour, les autochtones l’appelaient Mr Adel (raisins en Tachelhit) car ils l’aimaient par sa bonté, ses mots "sucrés" et sa bienveillance à autrui.
Quand, il était mort, nous avons dit que nous avons perdu l’un de nos meilleurs enfants.
Les journaux avaient écrit sur lui.
Cet homme soignait à la kasbah …Agadir Ofella …Agadir Ighir.
Il avait habité cette forteresse légendaire. Ses enfants escaladaient et faisaient les va et vient à pieds pour regagner l’école.
Ils accompagnaient les fils d’autochtones qui fréquentaient l’école musulmane de Talborjt en empruntant les diverses pistes sinueuses dites pistes des chèvres. C’était un temps d’insouciance et de camaraderie fine comme l’odeur des sénécios qui peuplaient la colline de la kasbah.
Voici la première infirmerie de la kasbah.
On a retrouvé Mr Edouard Pradel exerçant dans la pharmacie Lanssade au boulevard Diégo- Brosset au dessus du souk de Talborjt. Il nous "choyait" de buvards pour sécher l’encre violette que nos plumes Sergent Major faisaient étaler des fois sur nos cahiers. Des cahiers de Jeanne D’Arc sur son cheval portant un étendard au vent.
Dans mon village Yachech, il se repose là, entouré de ces couleurs, de ces montagnes et de ces palmiers dattiers de Tildi.
Pour l’histoire de cette ville d’Agadir, je tiens à lui rendre cet hommage bien mérité.
Nous tenons aujourd’hui pour l’histoire lui dire tout simplement, merci Mr Edouard Pierre Pradel de tout ce que vous avez fait pour Nous.
Vous aviez œuvré dans cette région et nous reconnaissons en vous, l’un des pionniers le plus pur et le plus dévoué.
Lahsen Roussafi